Communication de l'association
Grand podium de la SVS sur la fixation des prix dans les cabinets vétérinaires
Année après année, la SVS organise son propre track lors des Journées suisses des vétérinaires, de même qu’un podium. Cette année, celui-ci portait sur la fixation des prix et la rentabilité.
Les Journées suisses des vétérinaires (STT) 2025 se sont tenues fin avril à Bâle. Justement là où Roberto Mossi, président de la Société des Vétérinaires Suisses (SVS), avait débuté ses études il y a quarante ans. Avec un sentiment mitigé, comme il l’a expliqué dans son discours d’ouverture. Il était alors très motivé, tout en se demandant si c’était vraiment sa place. Le nouveau président ne s’est pas contenté d’une rétrospective, mais aussi d’un regard vers l’avenir: «Notre profession est confrontée à des défis de taille», a-t-il ajouté, citant ainsi la pénurie de personnel qualifié, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la sensibilité croissante de la clientèle par rapport aux coûts de même que la numérisation et l’évolution technologique. «Parallèlement, des opportunités uniques se présentent à nous», a-t-il insisté, les nouvelles technologies offrant un soutien au diagnostic et aidant à la gestion du cabinet. La valeur des animaux dans la société augmente, tout comme la demande de soins médicaux de qualité. Par ailleurs, avec l’approche One Health, le rôle de la médecine vétérinaire gagne en importance dans l’interaction entre l’humain, l’animal et l’environnement.
Pour la quatrième fois déjà, la SVS ouvrait aussi sa Journée francophone. Le jeudi matin, Leila Assaghir et Franck Renouard ont montré comment développer une culture de sécurité bien ancrée dans l’équipe, comment réduire le stress et comment annoncer au mieux les mauvaises nouvelles à la clientèle. L’après-midi, Ewen Kerharo et Serge Reymond ont pour leur part expliqué de manière divertissante la manière dont un vétérinaire peut analyser sa comptabilité et améliorer ses chiffres commerciaux. Maria Welham Ruiters a quant à elle parlé de la maladie des onglons Mortellaro chez les bovins. Puis Véronique Bernier Gosselin et Mireille Meylan ont abordé l’hypocalcémie chez la vache laitière, la seconde se penchant plus particulièrement sur la question de l’administration de boli contenant de la vitamine D à titre préventif. Enfin, Claude Fischer a conclu la Journée francophone en évoquant la peste porcine africaine et les déplacements de sangliers consécutifs à l’activité humaine en dehors des chemins de promeneurs de même qu’à la présence de chiens.
Le vendredi matin, le track de la SVS était consacré à la conduite de personnel: «Qui dirige qui ici?» ont demandé Martina Wüthrich et Carole Malik. Patric Langer et Diana Keller ont de leur côté abordé les questions relatives aux assurances sociales et à la prévoyance professionnelle. Enfin, Lukas Aepli a montré les points essentiels à prendre en compte sur le chemin qui mène à l’indépendance.
Comme chaque année, la SVS a également organisé un grand podium, cette fois-ci sur le thème «De la fixation des prix à la rentabilité». Samuel Schmid, membre du comité de la SVS et membre de la direction du cabinet vétérinaire Kiesen AG, Désirée Scarabelli-Müllhaupt, directrice du cabinet vétérinaire pour petits animaux ACR, Roman K. Meier, président de la direction de la clinique vétérinaire Aarau West, ainsi que Marie Müller, associée du cabinet vétérinaire Emmevet, ont entamé le débat animé par le directeur de la SVS Daniel Gerber.
«L’économie, dans sa complexité, est de plus en plus un sujet de politique associative», a lancé Daniel Gerber à titre d’invitation. Il a demandé pourquoi la fixation des prix était un sujet si difficile en médecine vétérinaire. Pour Désirée Scarabelli, «la clientèle ne comprend souvent pas nos tarifs parce qu’elle ne voit pas et ne comprend pas tout ce que nous faisons». De plus, un seuil émotionnel empêche souvent une augmentation des prix: «La clientèle part du principe qu’il y a un vétérinaire qui aide, qui doit toujours être là, mais sans rien coûter.» Marie Müller a pour sa part souligné que «nous sommes de mauvais économistes: peut-être parlons-nous trop avec notre clientèle et avons-nous donc pitié d’elle?». Pour Désirée Scarabelli la chose est claire: «Oui, nous avons des inhibitions à facturer nos prestations, là où nous ne devrions pas en avoir.» Une solution selon elle serait de montrer à la clientèle de manière transparente tout ce qui est fourni.
Roman Meier a souligné le lien entre rentabilité et conditions de travail: «En l’absence de rentabilité, nous ne pouvons pas proposer des postes de travail attractifs.» Selon lui, le travail des vétérinaires doit redevenir intéressant pour faire face à la pénurie de personnel qualifié. «Cela signifie donc que nous devons augmenter les prix.» Samuel Schmid a souligné qu’il était devenu plus difficile de satisfaire le bien-être des collaborateurs: «La clientèle est de plus en plus exigeante et parallèlement elle a plus de mal à payer les prestations à cause de l’inflation.» Marie Müller a lancé: «Notre clientèle subit des augmentations de prix dans tous les secteurs. Pourquoi n’augmentons-nous pas, nous aussi, nos tarifs de 2 % chaque année en suivant le renchérissement?»
«Nous ne refusons de soins médicaux à aucun animal, a relevé Roman Meier. Mais il doit rester éthiquement défendable de ne pas rendre la médecine de pointe accessible à tous.» Samuel Schmid a renchéri: «Nous devrions à chaque fois présenter à notre clientèle trois ou quatre solutions avec des étiquettes de prix différentes; elle pourrait ainsi décider quelle voie elle veut suivre.»
Ici vous trouvez des vidéos des STT.
L’apéro au stand de la SVS
Les Journées suisses des vétérinaires sont toujours l’occasion de rencontrer des consœurs et des confrères ainsi que de soigner les contacts. Durant la pause, le jeudi après-midi, la Société des Vétérinaires Suisses (SVS) a convié les participants à un apéritif à son stand. Les présidentes et présidents des sections, les membres d’honneur, les membres de la Commission YoungVets et les membres du comité de la SVS ont trinqué ensemble, tout comme le président de la SVS Roberto Mossi avec Hans Wyss, directeur de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, et Ueli Kihm, ancien directeur de l’Office vétérinaire fédéral.