Communication de l'association
Le vétérinaire écrivant
Johannes Kaufmann perçoit le cabinet vétérinaire comme une scène ouverte. Même un appel en urgence à trois heures du matin peut avoir son côté amusant. Il a regroupé 24 histoires de son quotidien de consultation dans un livre.
Tantôt on en sourit, tantôt il nous soutire une larme. Le livre «Herr Doktor, mis Büsi...» (Docteur, mon chat…) tient les promesses de son sous-titre: «Heiteres und Berührendes aus der Tierarztpraxis» («Histoires joyeuses et touchantes du cabinet vétérinaire»). Depuis des années, Johannes Kaufmann couche par écrit des histoires tirées de son quotidien au cabinet. Il sort aujourd’hui un livret de près de cent pages contenant des histoires de deux à cinq pages chacune.
Début à 54 ans
Après ses études, Johannes Kaufmann a travaillé pendant trois ans comme assistant dans un cabinet vétérinaire mixte. Suite à cela, il a été engagé pour l’Université de Berne à faire de la recherche sur le terrain et géré une clinique de brousse en Gambie, en Afrique de l’Ouest. Ensuite, il a occupé un poste de maître-assistant-lecteur en parasitologie à l’hôpital vétérinaire de Berne, avant de travailler de 1998 à 2002 comme attaché scientifique à l’Ambassade de Suisse de Washington, puis de diriger le service de la Confédération consacré à la promotion de l’innovation. Puis il est revenu à son premier métier: il est à nouveau aller fouler les bancs de la faculté Vetsuisse pour se préparer à ouvrir son propre cabinet vétérinaire en 2012, à l’âge de 54 ans. «C’est peut-être ce parcours professionnel qui fait que je ne suis pas blasé et que je peux prendre un peu de distance par rapport aux histoires vécues au cabinet». Ainsi, un appel téléphonique au milieu de la nuit peut prendre un côté plus joyeux.
Par exemple, lorsque le téléphone sonne à trois heures du matin et qu’une femme s’exclame: «Docteur, mon chat crie comme un bébé» et qu’elle se demande si le pauvre animal va mourir. Non, pas nécessairement: le félin est juste en chaleur. L’appelante, rassurée de savoir que ce n’est pas grave, demande encore: «Est-ce que ça existe aussi chez l’humain?»
Johannes Kaufmann vit le cabinet vétérinaire comme une scène de théâtre: «La table d’examen représente la scène, le vétérinaire, les propriétaires d’animaux et l’animal en sont les acteurs.» Le livre s’adresse à tous: aux propriétaires d’animaux qui en retirent des conseils sur la manière de s’occuper de leurs protégés comme aux jeunes vétérinaires qui apprennent comment désamorcer les situations stressantes et tendues en conservant leur calme. L’auteur laisse aussi une bonne place aux histoires touchantes dans lesquelles il est question de prendre congé de son compagnon à poils : «Euthanasier les animaux ne signifie pas les tuer, c’est une chance de leur épargner la douleur.»
Seconde édition
«Longtemps j’ai pensé que ma prose n’était pas suffisante pour publier mes textes», explique l’auteur, qui aujourd’hui a remis son cabinet mais continue de travailler certains jours de la semaine. Puis, remarquant que les jeunes auteurs «écrivent comme ça leur sort du bec», il a trouvé le courage de publier ses propres histoires. Et visiblement, il a vu juste: l’écho du livre est énorme. Publié mi-août à 1500 exemplaires, l’encre de la seconde édition est déjà sèche, cette fois à 800 exemplaires. L’auteur reçoit constamment des demandes de lectures, et les personnes qui se reconnaissent dans les histoires sont ravies. Mais impossible de les reconnaître, vu que tous les noms ont été changés.
Johannes Kaufmann a déjà à un second livre en tête. Il continue d’écrire des histoires sur le quotidien du vétérinaire et s’essaie même au roman: «Mais là, je suis encore prudent, je ne sais pas encore ce que ça va donner.»