Communication de l'association

La jeune génération de vétérinaires attache de l’importance à pratiquer une profession qui ait du sens, à collaborer au sein d’une bonne équipe, à concilier travail et loisirs ainsi qu’à disposer d’une sécurité financière. La SVS doit donc s’engager en faveur de bonnes conditions de travail.

De nombreux clichés circulent à propos de la génération Z. Mais quelles sont les réelles préoccupations et attentes des jeunes vétérinaires vis-à-vis du monde du travail? Souhaitant en avoir le cœur net, la Société des Vétérinaires Suisses (SVS) a donc interrogé des étudiantes et des étudiants des facultés Vetsuisse de Berne et de Zurich ainsi que des vétérinaires en début de carrière. Nous présentons les résultats principaux dans le cadre d’un article en deux parties publié dans les Archives suisses de médecine vétérinaire.

L’enquête a été réalisée en mai et juin 2023. Au total, 308 étudiantes et étudiants de même que 214 vétérinaires des cinq premières années professionnelles (début de carrière) ont participé à l’enquête. Les premiers étaient âgés en moyenne de 23 ans, les seconds de 29 ans. Dans les deux groupes, environ 90 % des personnes interrogées étaient des femmes.

Intérêt intact pour les animaux de rente

Une hypothèse souvent exprimée dans les médias comme dans la filière est que la jeune génération ne souhaite plus travailler dans la médecine des animaux de rente. Les résultats de l’enquête montrent toutefois une autre image: 30 % des étudiantes et des étudiants ont indiqué qu’ils souhaitaient travailler plus tard dans la médecine des petits animaux, 22 % dans le domaine des animaux de rente et 16 % dans la médecine équine. Il reste 21 % qui sont encore indécis quant à leur future activité professionnelle. Comparé aux parts de marché existantes, l’intérêt pour la médecine des animaux de rente comme pour la médecine équine est donc même plutôt élevé puisque, selon les chiffres de référence actuels de la branche dont dispose la SVS, environ deux tiers des vétérinaires actifs en clinique travaillent aujourd’hui dans le secteur des petits animaux et environ un tiers dans la médecine des animaux de rente ou des chevaux.

Forte charge de travail

Tous les étudiants et les personnes qui entrent dans la vie professionnelle sont tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle il est plutôt important ou très important pour eux d’exercer une profession qui ait du sens, qui soit épanouissante et où l’on se plaise: «Pour moi il est essentiel de ne pas perdre le plaisir de travailler», a déclaré une personne dans le cadre de l’enquête. On peut aussi y lire le souhait de concilier travail et loisirs: «J’accorde de l’importance à avoir une semaine normale de 42 heures. Si des heures supplémentaires sont effectuées, elles devraient pouvoir être compensées ou rémunérées.»

Les étudiantes et les étudiants, comme les personnes qui débutent dans la vie professionnelle, considèrent en outre qu’une bonne équipe est prioritaire: «L’ambiance de travail, c’est-à-dire les contacts au sein de l’équipe du cabinet, est déterminante à mes yeux. Une approche valorisante, constructive et pleine d’humour compense bon nombre de défis quotidiens!» Cela implique également un bon soutien lors de l’entrée dans la vie professionnelle. Ainsi, une personne en début de carrière a souligné: «Il est important pour moi d’avoir un interlocuteur ou une interlocutrice pour les situations où je doute.» La sécurité de l’emploi et un bon salaire arrivaient aussi en bonne place. Les deux groupes accordaient cependant moins d’importance au fait d’avoir leur propre cabinet en avançant dans la carrière.

Tant les étudiantes et les étudiants que les personnes qui entrent dans la vie active sont préoccupés par la charge de travail élevée dans la profession. Les premiers craignent en outre de ne pas avoir assez d’expérience pratique et de ne pas être suffisamment accompagnés lors de leurs débuts. Seuls 40 % environ des participantes et des participants à l’enquête étaient tout à fait d’accord ou plutôt d’accord avec l’affirmation selon laquelle ils pouvaient envisager leur entrée dans la vie professionnelle avec sérénité. Les personnes débutant dans la profession quant à elles se demandaient si elles pourront concilier leur métier avec une famille et s’il y aura encore suffisamment de vétérinaires praticiens à l’avenir. Malgré cela, la majorité des personnes débutant dans la profession se sont déclarées plutôt confiantes en ce qui concerne leurs prochaines années de travail.

Thème central: conditions de travail

Les étudiantes et les étudiants, tout comme les personnes qui débutent dans la vie professionnelle, souhaitent que la SVS s’engage en priorité sur le thème des conditions de travail, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi que du salaire, autant de sujets en lien avec les conditions professionnelles générales.

Les personnes qui ont participé à l’enquête pouvaient en outre indiquer dans un champ de commentaires ouvert d’autres thèmes dans lesquels, selon eux, la SVS devrait s’engager. Les sujets les plus souvent cités par les universitaires étaient de meilleures conditions et moins de pression pendant les études, la promotion de la santé mentale et la valorisation du travail accompli. Parmi les personnes qui débutent dans la profession, la conciliation de la vie de famille et de la vie professionnelle ainsi que l’information des détenteurs d’animaux et de la société sur le travail des vétérinaires ont également été mentionnées. Une autre préoccupation concernait les nouvelles formes d’organisation du travail: «Je souhaite de nouveaux modèles de travail, par exemple avec des horaires par roulement, qui permettent aux vétérinaires de bénéficier de plus de temps libre» a-t-on notamment pu lire.

La première partie de l’article sur les stages externes et l’entrée dans la vie professionnelle est parue dans les ASMV 04/2024.