Communication de l'association

Discussions de Habsbourg virtuelles 2021

AMV, une profession en mutation

Les discussions de Habsbourg organisées le 14 janvier dernier s’intéressaient à la profession d’assistante et d’assistant en médecine vétérinaire (AMV). La manifestation, qui avait dû être annulée en 2020 en raison du coronavirus, se tenait cette année pour la première fois de manière virtuelle, compte tenu de la situation tendue sur le front de la pandémie.

Les quelque 36 vétérinaires et AMV présents, issus des domaines les plus divers tels que la pratique, la clinique ou encore la formation et la formation postgrade, se sont penchés sur les tendances de même que sur la perception de la profession d’AMV. La discussion était animée par Dr méd. vét. FVH Susanne Bühlmann, qui a terminé une formation en conseil, supervision et médiation, et jouit en outre d’une expérience en pratique vétérinaire.

Préparation complète

En amont, un organe d’experts s’était rencontré pour un atelier de préparation, où il avait réalisé une analyse SWOT de la profession d’AMV et discuté les accents de développement dans les domaines de l’éthique du travail, du développement professionnel et des chances sur le marché de l’emploi. Le groupe en a tiré les questionnements suivants, que les discussions de Habsbourg ont repris dans un cercle plus large:

  • Que doit proposer une entreprise pour être attrayante aux yeux des AMV?
  • Comment un vétérinaire arrive-t-il à faire fuir une AMV de la profession?
  • Quels sont les facteurs importants en termes de ­collaboration pour reconnaître, exploiter et intégrer pleinement le potentiel des AMV? Quels domaines d’activités peut-on en particulier transférer aux AMV?
  • Quelles formations postgrades pourraient générer une valeur ajoutée pour les AMV et lesquelles pour les exploitations?
  • Quels sont les développements positifs principaux des activités des AMV de ces dix dernières années?

Expertise sous différents angles

Dans un travail collectif en 4 groupes, les participants ont été appelés à fournir leur expertise pour collecter idées et propositions. En plénum, l’animatrice a ensuite consolidé les points énumérés pour en déduire des champs d’action potentiels. Les premiers résultats sont les suivants: Tous les groupes ont souligné le fait que l’expression de la reconnaissance constituait la base d’une bonne collaboration. Les participants s’accordaient pour dire qu’une bonne gestion ne peut s’en passer, mais aussi que les vétérinaires dirigeants n’en sont pas tous dotés dès le départ. Dans ce contexte, on a aussi relevé qu’il pourrait être important de connaître les attentes des collaborateurs et collaboratrices, et de les sonder régulièrement. L’évolution de la profession d’AMV dépend donc aussi du développement de certaines compétences des employeurs / vétérinaires. Il importera dès lors, à l’avenir, de mieux placer cette complémentarité au centre des préoccupations.

Valeur ajoutée par la formation ­postgrade

L’extension de l’offre de possibilités de formations postgrades est un élément central du développement professionnel. Tous les groupes ont relevé l’intérêt d’une formation dans le domaine de la coordination de cabinet, qui apporterait une valeur ajoutée indéniable pour une AMV. On y a aussi mentionné différents approfondissements, ainsi dans les domaines des animaux de rente, du diagnostic par imagerie ou de la médecine d’urgence. Aux yeux des participants, la formation de généraliste demeure toutefois la bonne voie et il revient en fin de compte à la structure de l’entreprise employeuse de voir quels approfondissements s’avèrent nécessaires et judicieux. Pour toutes les offres de formation postgrades potentielles, il conviendrait de clarifier au préalable dans quels domaines l’AMV peut assumer des tâches et la responsabilité correspondante de manière autonome, et où la supervision du vétérinaire reste nécessaire. Cette délimitation devrait concerner tous les nouveaux champs d’activités possibles et le consensus, dans l’idéal, se baser sur une discussion largement étayée au sein de la branche dans son ensemble.

Quelle suite donner?

L’étape suivante consistera à traiter en détail les suggestions de même que les propositions recueillies et à définir des champs d’action concrets. Ensuite, le comité de la SVS en débattra et décidera quels objectifs sont à poursuivre de manière prioritaire, compte tenu des ressources disponibles. Il fera appel aux participants en cas de besoin et les informera de la suite de la procédure.

L’animatrice ­Susanne Bühlmann dans la centrale de ­commande virtuelle.
Travail au tableau blanc virtuel.

Discussions de Habsbourg

Les entretiens qui se déroulent chaque année depuis 2016 trouvent leur nom dans le lieu où ils sont organisés: le château de Habsbourg (AG). Les discussions de Habsbourg servent à traiter des thèmes brûlants de la branche vétérinaire avec certains représentants sélectionnés et à évaluer des champs d’action. Ils constituent souvent un point de départ ou de lancement d’autres manifestations ou projets. Il n’est pas rare que les thèmes soient ensuite repris, avec un large ­public, en séance plénière des Journées suisses des vétérinaires. Le thème de la protection des animaux avait ainsi été développé lors de la journée de protection des animaux 2019.

Thèmes traités lors des discussions de Habsbourg
2016: Service de piquet
2017: Enjeux de la collaboration entre les vétérinaires dans une fonction ­officielle et les vétérinaires actifs en pratique
2018: Protection des animaux: défis pour les vétérinaires
2019: Profession vétérinaire 2035
2020: reporté (interdiction de manifestation en raison du coronavirus)
2021: AMV, une profession en mutation (manifestation virtuelle)