Editorial
Pourquoi a-t-on aujourd’hui encore besoin des ASMV?
À l’ère actuelle, l’Anthropocène, marquée par le changement climatique, l’aliénation de la nature, les fake news, les médias sociaux et la puissance croissante des intermédiaires, le libre accès aux résultats scientifiques et la compréhension de leur importance constituent une base importante pour notre société. Le paysage médiatique subit lui aussi un grand chambardement. La question du sens de la publication d’une revue scientifique indépendante comme les Archives Suisses de Médecine Vétérinaire (ASMV) s’en trouve donc d’autant plus justifiée.
Bien que créée en 1816 et dès lors plus ancienne revue scientifique de médecine vétérinaire au monde, les ASMV n’ont rien d’une revue poussiéreuse. Au cours des dernières années, la SVS a beaucoup investi dans leur modernisation: pour la science, la formation mais aussi pour la notoriété de la médecine vétérinaire. À titre d’organe de publication officiel des vétérinaires suisses et en tant que revue scientifique indépendante, les ASMV reflètent l’état actuel de la recherche et de la formation vétérinaires internationales. La revue publie depuis toujours des travaux issus de tous les domaines spécialisés de la médecine animale et favorise de la sorte la collaboration, le transfert de connaissances et la compréhension entre les différentes disciplines.
Avec l’introduction du nouveau système de peer review en ligne (www.editorialmanager.com/sat), nous avons réussi à réduire le laps de temps entre le dépôt d’un manuscrit et la publication à moins de six mois. Délai respectable s’il en faut en comparaison internationale. En dépit du fait que les résultats de recherche très pointus continueront de paraître dans des revues professionnelles spécifiques, grâce à «l’open access» et à l’absence de frais de publication, les ASMV gagnent en attractivité pour les auteurs et les lecteurs, même à l’international compte tenu des résumés et possibilités de publication en quatre langues.
La formation est une condition importante au bon fonctionnement d’un État de droit démocratique. La médecine vétérinaire en assume une part importante, pensons seulement à l’approvisionnement alimentaire ou à l’emploi des antibiotiques. L’augmentation des connaissances en médecine vétérinaire est énorme et la formation continue constante va aujourd’hui de soi pour tous les vétérinaires. Les ASMV offrent une possibilité de formation continue, donnant à tous les membres de la SVS comme aux autres personnes intéressées un accès mensuel aux résultats de recherche actuels et donc aux connaissances les plus récentes. Les ASMV constituent par conséquent le site de formation et de recherche suisse, car les articles remis sont pour l’essentiel le fait de la recherche universitaire, bien que les articles de la pratique fournissent aussi une contribution importante à la qualité et à l’attractivité des ASMV. Les lectrices et lecteurs sont aussi invités à jeter un œil critique sur les publications. Les AMSV leur offrent la possibilité de partager leurs commentaires comme «Lettre à la rédaction».
La formation de l’opinion parmi les vétérinaires et dans la population requiert des informations fiables et fondées. Les articles scientifiques des ASMV sont accessibles à tout-un-chacun sur le site web ad hoc (https://sat.gstsvs.ch). Sans compter le fait que notre revue spécialisée est disposée dans la plupart des bibliothèques de médecine vétérinaire et qu’elle est en outre envoyée aux services officiels et à des organisations en Suisse comme à l’étranger. Nous fournissons ainsi une contribution importante à un journalisme scientifique indépendant, qui évalue les faits de manière indépendante et objective, pour les communiquer de manière neutre.
De concert avec vous-mêmes, chers lecteurs, avec les auteurs, les experts, le conseil scientifique, la SVS et bien entendu les annonceurs, les ASMV nous offrent un porte-voix irremplaçable pour nous vétérinaires vers l’extérieur. Dans le but de communiquer notre savoir à la nouvelle génération, nous avons besoin de nouveau canaux et de nouveaux concepts. L’élément décisif n’est pas combien de connaissances nous aurons à l’avenir, mais comment nous pourrons les transmettre.
Dr med. vet. Hanspeter Steinmetz, rédacteur scientifique