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Service d’étable et de clinique pour les futurs vétérinaires dans le premier hôpital vétérinaire de Berne

Association Suisse pour l’Histoire de la Médecine Vétérinaire (ASHMV). www.svgvm.ch

L’école de médecine vétérinaire de Berne a été fondée en 1806. Durant les 20 premières années de son existence, on la trouvait derrière le Burgerspital. C’était un hôpital vétérinaire, auquel une ferme et plusieurs étables étaient rattachées. Dans une note retrouvée récemment, on y décrit le service d’étable et de clinique des étudiants.

En 1810, l’école accueillait 19 étudiants. La plupart des cours étaient donnés par le directeur et seul enseignant engagé à plein temps, Prof. Dr med. Ludwig Carl Friedrich Emmert. Dans le service de clinique, deux sous-vétérinaires, qui habitaient le bâtiment, lui prêtaient main-forte. Il s’agissait d’étudiants possédant de bonnes connaissances pratiques. Les services de la clinique étaient très demandés à Berne, puisque 81 chevaux y avaient été envoyés jusqu’en juin 1810, ainsi que des bovins et des moutons. Parmi ceux-ci, 67 ont pu rentrer guéris. Pour les autres, les causes de décès diagnostiquées étaient colique, rage et tétanos. D’autres maladies étaient mentionnées telles qu’arthrite, uvéite périodique, faiblesse digestive, estranguillon, gourme, ver, maladies des sabots (Rubeli T. O.: Die Tierärztliche Lehranstalt zu Bern. Berne, 1906).

La découverte d’un manuscrit, dans la bibliothèque historique de l’hôpital vétérinaire de Berne (un grand merci à Prof. Michael Stoffel), apporte de nouvelles connaissances sur le fonctionnement de la clinique. Il porte le titre suivant: «Verordnung unter denen Herren Studiosii artis veterinariae in Betreff über das Klinikum und Putzen der kranken Pferde im Tierspital in Bern» (Ordonnance concernant les messieurs étudiants en art vétérinaire relative à la clinique et au nettoyage des chevaux malades à l’Hôpital vétérinaire de Berne). La préface traite de la grande difficulté et des inconvénients du travail de sous-vétérinaire et de l’utilité et de l’avantage de l’engagement en clinique pour les autres étudiants. L’engagement est réglé dans neuf articles, dont voici en substance le premier: «Tous les chevaux malades admis à l’hôpital pour animaux doivent être nettoyés tous les jours par les étudiants en médecine animale durant l’heure de clinique définie par Monsieur le Professeur et leur administrer les médicaments vétérinaires leur revenant durant le temps de clinique.» Les étudiants travaillaient en groupes de deux, si bien que le plus âgé collaborait avec le plus jeune, le second en âge avec le second plus jeune etc. Les chevaux étaient réattribués chaque semaine. Chaque étudiant avait droit à suffisamment de patients. En sus de l’activité thérapeutique et du nettoyage, ils devaient être disponibles pour les cas urgents et préparer des médicaments en réserve à partir des substances thérapeutiques de l’hôpital vétérinaire.

En se basant sur des comparaisons, l’écriture manuscrite peut être attribuée à l’étudiant Matthias Anker. Celui-ci était sous-vétérinaire auprès d’Emmert et a, par la suite, pris sa succession. Le manuscrit non signé a pu être daté uniquement par hasard en relation avec une ordonnance inscrite au dos (4 juin 1810), en outre au vu des nombreuses corrections, il doit être qualifié de brouillon. À ce jour, nous n’en avons toutefois pas trouvé de version définitive. Fankhauser et Hörning (Archives suisses de médecine vétérinaire, 127, 747–776, 1980) relatent le fait que plus tard également, les étudiants étaient astreints à des tâches pratiques similaires sous la direction de Professor Matthias Anker. (SH)

Association suisse pour l’histoire de la médecine vétérinaire

Projet d’ordonnance sur le service d’étable et de clinique à l’hôpital vétérinaire de Berne, 1810.