Editorial

Le réseau de recherche équine en Suisse fête ses 10 ans d’existence

En avril 2005, invitées par la direction du Haras national suisse, quelque 40 personnalités de la filière suisse du cheval se réunissaient à Avenches en vue d’un échange. Cette rencontre avait pour objectif de présenter l’ensemble des compétences, activités, projets et besoins de la filière équine suisse dans le but d’améliorer sa mise en réseau et de renforcer le transfert de connaissances de la recherche à la pratique. L’idée d’un réseau de recherche équine en Suisse était née.

Depuis 2006, des représentant-e-s de la recherche, de l’industrie, de l’élevage chevalin, des détenteurs et des utilisateurs de chevaux de même que d’autres milieux concernés se retrouvent une fois par an, en avril, au Théâtre du Château d’Avenches. A ce jour, étudiants, doctorants, «postdocs» et scientifiques confirmé-e-s ont présenté pas moins de 127 conférences et 234 posters. Il s’agit généralement de travaux réalisés au sein d’une institution suisse. En outre, des hôtes suisses et étrangers ont présenté au total 31 conférences sur des thèmes de société actuels en lien avec le cheval.

Grâce au soutien généreux de nombreux sponsors, des prix ont pu être remis chaque année pour récompenser les contributions les meilleures et les plus originales, afin de motiver les jeunes chercheurs-euses et donc de promouvoir l’innovation au sein de la branche équine. Un grand nombre de ces travaux ont ensuite été présentés dans des congrès à l’étranger et ont eu un impact au-delà de nos frontières.

Quel enseignement tirer de ces dix années d’existence? Nous constatons qu’environ la moitié des contributions a porté sur des thèmes médicaux, un quart sur l’élevage et la génétique (y compris la reproduction), et un autre quart sur la détention des chevaux – avec des travaux dans les domaines des sciences comportementales, de l’alimentation, mais aussi des constructions et de l’économie. Quelques contributions revêtaient en outre une dimension plus culturelle, abordant le cheval dans l’archéologie, l’histoire, les arts ou le droit.

Il ne fait aucun doute que la réunion annuelle du réseau de recherche équine a rapproché tous les acteurs de la filière équine suisse, en particulier ceux des hautes écoles et des instituts de recherche. Des projets ont été lancés, les professionnels, jeunes et moins jeunes, ont pu échanger et confronter leurs idées sur de nombreux thèmes. Comparé à 2005, nous possédons aujourd’hui des chiffres beaucoup plus précis sur les diverses tendances et l’importance socio-économique du cheval dans notre pays.

Toutes ces connaissances serviront à relever les défis du futur. La croissance continuelle de la population de chevaux dans notre pays renferme un potentiel de conflits. Nos réserves en sol sont limitées, la protection du paysage et une exploitation durable de nos ressources sont des priorités politiques. Or, la filière équine fait partie de la branche des loisirs et génère environ un demi-milliard de francs de recettes en faveur de notre agriculture. Dans quelle mesure va-t-elle se développer de façon durable au cours des prochaines années? Seul le futur nous le dira! Quoi qu’il en soit, le réseau de recherche équine offre à la filière suisse du cheval une plateforme en mesure de lui donner des impulsions.

Dr Stefan Rieder
Responsable de division de recherche
Agroscope, Haras national suisse HNS, Avenches